Cette lagune d’eau salée la plus vaste d’Europe est une des dernières étapes de la grande migration des grues cendrées. Plus de 10.000 grues l’ont choisie pour y passer l’hiver, mais plus de 100.000 peuvent s’y regrouper avant d’entreprendre le long voyage vers le nord.

Située sur un plateau à plus de 1000 m. d’altitude, la lagune de Gallocanta (Aragon), avec ses 14 Km2, constitue le plus grand réservoir d’eau saline d’Europe. Cependant la profondeur de ses eaux varie en fonction des fluctuations météorologiques (2 m. maximum). Sa position stratégique sur les routes de migration des oiseaux en font un site privilégié pour l’observation ornithologique. Le bassin de Gallocanta présente la deuxième concentration d’oiseaux aquatiques la plus importante d’Espagne, après Doñana (Andalousie).

  • Les grues cendrées (Grus grus) :

Fin septembre, les oiseaux de cette espèce qui ont niché en Norvège, une grande partie de la Suède et la rive sud de la mer baltique, se regroupent et débutent une grande migration pour rejoindre l’Extrémadure, en Espagne, afin d’y passer l’hiver. Cependant, un grand nombre de ces oiseaux (13.000 à 23.000) préfère hiverner à l’avant-dernière étape de ce périple : Gallocanta. Le couloir de migration emprunté est toujours le même : partis de Scandinavie, les oiseaux se déplacent nuit et jour, suivant une route qui les amène à faire des étapes en des points fréquentés traditionnellement. Parmi eux le site de Rhin-Havelluch (Allemagne), les lacs de Der, d’Orient, du Temple et d’Amance (Champagne-Ardennes), le site de Flavignac (Limousin)… et le site de Gallocanta (Aragon). La migration des grues est synchrone à la maturation des glands en Extrémadure, aliment que celles-ci consomment en abondance.

En Aragon, l’arrivée des grues cendrées a lieu en octobre, et les grands départs pendant lesquels ont peut observer les plus grandes concentrations d’oiseaux (record le 9 mars 2013 avec 135.000 oiseaux recensés) ont lieu de la mi-février jusqu’à début mars. Cependant, hormis ces spectaculaires journées ornithologiques, pendant toute la saison d’hiver comprise entre ces dates, ces oiseaux s’y comptent par milliers.

  • Les oiseaux aquatiques :

Gallocanta est surtout une zone de passage pour les oiseaux qui bougent entre les secteurs à nichées de lointaines régions européennes (depuis le centre d’Europe jusqu’au nord de la Sibérie ou d’Islande) et les zones d’hivernage du sud de l’Espagne ou du nord d’Afrique. Certains oiseaux proviennent aussi de migrations régionales. Mais on trouve aussi tout un contingent d’oiseaux qui choisit cette région comme destination hivernale ou zone de nidification estivale. C’est pourquoi, tout le long de l’année, nous trouvons une grande diversité d’oiseaux ; selon les espèces, ceux-ci y sont présents soit en permanence, soit en hiver, soit en été, soit pendant les migrations (septembre/ octobre ou février/mars).

La cité de Daroca.

Anciennement Calat Darwaca, cette cité fondée par les arabes d’origine yéménite en 862 restera musulmane pendant 400 ans, et ne succombera à la reconquête chrétienne qu’en 1122, tombant dans les mains d’Alfonse I roi d’Aragon. La ville est un ensemble fortifié de murailles (4 Km. de murailles) élevées entre le XIII et le XVI siècles, qui se conservent encore de nos jours dans leur intégralité. Elles sont flanquées de tours et percées de portes de la ville. Pendant longtemps, les trois cultures (chrétienne, musulmane et juive) y cohabiteront. L’art mudéjar (art chrétien influencé par l’art arabe) fleurira alors dans toute la région, donnant naissance à de véritable joyaux architecturaux : de nombreuses églises et bâtiments civils en sont, à Daroca, le témoignage. Puis la cité connaitra encore les guerres de succession au trône d’Espagne, la guerre de l’Indépendance contre les troupes de Napoléon (qui saccageront et détruiront une grande partie de la ville), les guerres carlistes, la guerre civile… Chacun de ces épisodes y laissera son empreinte.

Notre séjour dans la Gallocanta

Espagne
6 jours